Le nouveau défi de Philippe CROIZON
Le nouveau défi de Philippe CROIZON...
Après avoir relié les cinq continents à la nage, participé au Dakar et avoir battu un record de plongée, Philippe Croizon, amputé des quatres membres suite à un accident survenu en 1994, participera samedi à sa nouvelle « aventure » : descendre les gorges de l'Ardèche en canoë !
Il en a fait des « trucs de ouf ! » comme il dit, mais jamais la descente des gorges de l'Ardèche.
Pourtant, Philippe Croizon en rêvait depuis longtemps. Son rêve va donc se concrétiser, à 51 ans, grâce à l'association France Accessibilité dont il est ambassadeur, et qui lui a proposé ce nouveau défi. Lui qui n'a qu'une petite expérience du canoë.
« J'en ai déjà fait, mais c'était un petit truc''tranquilou'' sur les bords de la Vienne. Ce n'est pas les gorges de l'Ardèche ! Je n'ai aucune expérience. Mais deux ans avant de traverser la manche à la nage, je ne savais pas nager ! Et avant d'être sur le Dakar (en 2017, Ndlr), je ne savais pas piloter une voiture de course. »
Rien ne lui fait peur, au contraire, chaque « expérience intense », chaque « moment de partage » l'attirent. C'est donc à bord d'un canoë de 9 places adapté et avec un équipage particulier qu'il s'élancera depuis la plage du Pont d'Arc « Ça va être rock'n'roll »
« J'ai accepté ce défi mais à condition qu'il y ait d'autres personnes capables autrement (sic), comme il dit, et aussi mes deux fils Jérémy (33 ans) et Grégory (25 ans) avant qu'on parte pour le Dakar. »
Et c'est avec nul autre objectif que de franchir la ligne d'arrivée à Saint-Martin-d'Ardèche que l'équipage prendra le départ à 10 heures, samedi.
« Ça va être rock'n'roll, mais un moment de partage très intense. Il va y avoir trois heures à se faire secouer dans un canoë ça va être rock'n'roll, et après je serai sûrement en PLS (position latérale de sécurité, Ndlr) », s'amuse déjà l'homme qui, en 2012, a relié les cinq continents à la nage.
« Tout est calé, on n'improvise pas »
Bien sûr, pour ce nouveau défi, s'est posée la question de la sécurité.
« Il y a toujours des risques. La sécurité à 100 %, cela n'existe pas. Mais on essaie de les diminuer au maximum. Descendre les gorges de l'Ardèche, ce n'est pas le Dakar ou la traversée de la Manche, mais tout est calé, préparé, on n'improvise pas », explique Philippe Croizon, qui « espère ne pas tomber à l'eau car cela fait 5 ans » qu'il n'a pas nagé. Il aura de toute façon « le matériel nécessaire », dont un gilet de sauvetage comme tout le monde, et aussi « un grand gaillard derrière » pour veiller sur lui.
Après avoir regardé des vidéos et passé ses dernières nuits à rêver du marathon, il ne lui reste plus que 24 heures à patienter pour donner une nouvelle leçon de courage et d'optimisme :
« Plein de gens vont dire : ''arrêtez, ce n'est pas possible, c'est quoi votre histoire, là ? Eh bien avec mon équipe, on va montrer que c'est possible.''
Et après l'effort viendra « le partage », son moteur, à l'écouter. « Je sais que ça va être des tonnes de photos, des tonnes de selfies, des discussions à ne plus en finir, mais j'aime ça. Ensuite je participerai à la soirée de l'événement, j'irai me coucher avec un mal de tête, et je me lèverai le lendemain pour repartir. »
Un jour presque normal dans la vie de''ouf'' de Philippe Croizon.